La perfection du tir



Mathias Enard

Babel / Actes Sud, 181 pages.

2003


Un tout jeune homme, à peine adulte, combat dans une ville en guerre, entre la mer et les collines. C'est peut-être le Liban, peut-être Beyrouth.
Il est sniper et sa mère est devenue folle. Il demande à Myrna, une adolescente, de s'occuper d'elle pendant qu'il combat avec son copain Zac. Tout est chaos, destructions, viols, tortures, assassinats et puis il y a Myrna; son corps à la féminité naissante qui l'hypnotise et qui occupe son esprit.



Mathias Enard s'est inspiré des récits entendus au gré de ses séjours au Proche-Orient pour écrire ce roman sur le désespoir et le nihilisme, sur l'enfance sacrifiée et emportée par la guerre. Il s'agit de son premier roman.

"Elles sont là, les blessures cachées qui nous poussent irrémédiablement vers le gouffre, elles ont grandi comme un cancer au cœur de la mémoire et de la conscience, et rien ne peut plus les guérir. On les aperçoit quelque temps avant la fin, on comprend le moment où on les a reçues, on entrevoit leur effet souterrain sur notre trajectoire, le destin qu’elles tissent et qu’on approuve sans le savoir. Les fantômes de tous ces morts, les échos de tous ces cris me tirent doucement vers eux. Dans la sécurité de l’aube, entre deux étages, mon fusil me tire vers le haut. Je sens le souffle de la violence me pousser vers l’abîme, comme un bateau au bord du monde, et je ne peux rien regretter ni rien ressentir, j’irai jusqu’au bout, je ferai ce que j’ai à faire".

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