Des hommes

Laurent Mauvignier

Editions de Minuit, 281 pages

2009



En 1960, Rabut, Bernard, Février et bien d'autres ont été appelés en Algérie. Depuis, ils portent en silence, comme un fardeau, cette période de leur vie, ces 26 mois de service sous les drapeaux qui les minent et leur coupent les ailes.


L'auteur cisèle le profond malaise qui éteint le feu de la vie dans le coeur de ces jeunes hommes envoyés se battre contre les fellaghas.




Il décrit l'ambiance lourde d'une fête de famille qui tourne court. L'Algérie affleure puis explose. De son écriture simple et dépouillée, il cultive l'énigme du malaise jusqu'à ce que le récit bascule dans les souvenirs, les gardes dans l'obscurité, les massacres, les exécutions, les bombardements de villages; dans la réalité d'une guerre qui n'avouait pas son nom et qui a brisé ceux qui étaient appelés à y participer.


"Et Rabut peut bien se retrouver assis au fond de son lit, avachi, le corps avachi par les années et la famille, tous ces mariages, ces naissances, ces communions et ces gueuletons avec les anciens d'Afrique du Nord, les méchouis, la nostalgie de quelque chose perdu là-bas, peut-être la jeunesse, parce qu'à force, peut-être on embellit même les souvenirs qu'on préférerait oublier et dont on ne se débarrasse pas, jamais vraiment? Alors on les transforme, on se raconte des histoires, même si  c'est bon aussi de savoir qu'on est pas tout seul à être allé là-bas, et, de temps en temps, pouvoir rire avec d'autres, quand la nuit c'est seul qu'il faut avoir les mains moites et affronter les fantômes".

Ce malaise persistant des appelés de l'époque, quarante ans après les accords d'Evian, peut-être est-il la métaphore de ce que vit la société française d'aujourd'hui dans ses relations avec l'Algérie, avec les Algériens et leurs descendants, quel que soit le côté de la Méditerranée où ils vivent. Mauvignier ne le dit pas et ce n'est pas son ambition. Au contraire d'Alexis Jenni et son concept de la guerre de vingt ans développé dans L'art français de la guerre.

1 commentaire:

  1. j'ai tenté de lire ce livre ; une fois, deux fois, trois fois . Et puis j'ai abandonné . Je trouve ce livre à, proprement parler, illisible . Ce n'est pas parce qu'on ne finit pas les phrases qu'on a plus de profondeur;
    je ne sais pas si ce livre a une histoire , des personnages vrais ou imaginés. Il n'y a qu'un vague découpage en quatre séquences qui ne correspondent à rien.
    Livre incohérent, sans ossature, sans style mais un déversement de phrases sans lien ni cohérence une sorte de digression interminable sans signification.
    Le prière d'insérer me laisse rêveur :le livre le plus accompli, le plus torrentiel, le plus étourdissant. ???? Où va-t-il tout çà ?
    Si c'est cela qu'on appelle la littérature ? Il me faudra retourner à l'école pour comprendre
    Robert Rolland

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