Azrayen'

LAX/GIROUD

Dupuis, 120 pages

2013





Algérie, 1957. Le groupe mobile de sécurité (GMS) du capitaine Messonnier a disparu corps et âme quelque part en grande Kabylie.

Sa section composée de harkis devait étudier la possibilité d'implanter un dispensaire dans le djebel Ouarzen. Cela fait plus d'une semaine que l'état-major n'a plus de nouvelles (..)



Une préface de Benjamin Stora


Le capitaine Valera est chargé de partir à la recherche de l'unité disparue. Cosme Tirard, un officier de renseignement pied noir accompagne la section dans son enquête. La fiancée de Messonnier, Taklhit, est réquisitionnée pour participer à cette recherche qui va amener l'unité de Valera au coeur du pays kabyle. C'est une errance, une guerre dans la guerre. Il y a des embuscades au plus profond des défilés, des camps de regroupement, des villages qui flambent, des soldats perdus, une guerre perdue.

Cette BD publiée initialement en deux tomes en 1998 et 1999 a bénéficié d'une nouvelle édition en 2013 agrémentée d'une préface de l'historien Benjamin Stora et d'un récit de la naissance de cette histoire. Il a fallu dix années pour aboutir à ce résultat d'une grande qualité.


Lax et Giroud pères ont été envoyés en Algérie


Franck Giroud s'est inspiré de l'histoire de son propre père appelé en Algérie en 1957 quand il était encore dans le ventre de sa mère. Il s'est rapproché de Christian Lax dont le père fut gendarme en Algérie, en 1957 également.
Franck Giroud est parti avec son père en Algérie pour un voyage de "repérage-pèlerinage", puis y retournera avec Christian Lax.

Le GMC et tous ses boulons


Cette BD est une oeuvre d'une grande intensité, tant dans le récit qui articule en quelques jours un très grand nombre des facettes de cette guerre, que dans le dessin de Lax.

A ce sujet, Franck Giroud écrit "Il a conservé cette clarté, ce sens du détail indispensable à un récit comme Azrayen' (ceux qui ont connu l'Algérie de 57 retrouveront le G.M.C. pourvu de ses moindres boulons, ou la porte des mechtas ornée de ses moindres gravures!) mais sa patte a gagné en puissance et en nervosité. Plus de maniérisme, plus d'affiquets inutiles: le trait simple et direct confine presque à la caricature, notamment dans les visages."

Opérations de maintien de l'ordre


Et Franck Giroud de conclure: "Notre voeu le plus cher, c'est que tous les "gus" qui ont participé à ces "opérations de maintien de l'ordre", tous les acteurs de cette "Guerre sans nom", s'ils tiennent un jour l'album entre leurs mains, y retrouvent un peu de leur propre histoire. Comme mon père l'y a retrouvée lorsqu'il a découvert ces pages. Et qu'ils se disent, en pensant aux milliers de lecteurs feuilletant ce même récit, des lecteurs dont beaucoup ont l'âge qu'ils avaient eux-mêmes lorsqu'ils sillonnaient les djebels: "on ne nous a pas tout à fait oubliés".

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