Pas pleurer

Lydie Salvayre

Seuil, 279 pages

Prix Goncourt 2014




L'été 36, en Espagne. Une guerre commence. Une sale guerre. Une guerre civile où l'on s'entretue, où l'on massacre au nom de l'église; avec la bénédiction de l'église. Où l'on défend la république et la démocratie contre les fascistes, mais aussi où l'on exécute au nom du parti, avec la bénédiction de Moscou (..)

Lydie Salvayre déploie le récit de cet été pas comme les autres pour sa mère aujourd'hui nonagénaire, Montse, qui avait quinze ans en 1936. Montse, était du côté des républicains. Proche même des libertaires. Elle va suivre son frère Joseph à Barcelone, rencontrer un Français qu'elle ne reverra pas, revenir enceinte au village, et épouser Diego, le fils communiste d'une famille aisée.

Débats et divisions dans chaque camps


Ce roman d'une grande finesse est le récit des ces temps troublés et présents dans l'esprit d'une vieille dame dont les autres souvenirs s'estompent, qui use d'un sabir truculent et savoureux, mélange de français et d'espagnol. Il donne à voir la vie dans les campagnes espagnoles de la première partie du vingtième siècle, avec leur société patriarcale, dominée par les propriétaires terriens et l'église catholique. Mais aussi les divergences et les débats entre les partis regroupés derrière le gouvernement au moment où débute la Guerre d'Espagne.

L'auteur mêle au récit des événements côté républicains, la lecture des Grands cimetières sous la lune, ce texte révolté de Georges Bernanos, parti voir la guerre côté nationaliste et revenu écoeuré d'avoir assisté à une chaîne de massacres sans fin.

La guerre n'est pas belle, quel que soit le côté où l'on se place, semble expliquer Lydie Salvayre, qui a obtenu le prix Goncourt pour ce texte lumineux et d'une grande finesse.







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