Pour qui sonne le glas

Ernest Hemingway
Gallimard, 504 pages
1940


Titre original: From whom the bell tolls




Grand roman de guerre et d'aventure, Pour qui sonne le glas met en scène la guerre d'Espagne et les combats entre troupes républicaines et armées fascistes.

Robert Jordan est un Américain, professeur d'espagnol, venu se battre en Espagne pour défendre la République face aux armées fascistes. Engagé dans les Brigades internationales, il est chargé de faire sauter un pont dans la montagne près de Ségovie, au moment où sera déclenchée une offensive républicaine. La destruction du pont doit empêcher les renforts fascistes d'arriver. (..)


Partisans contre fascistes


Pour ce faire, Robert Jordan rejoint deux maquis à l'arrière des lignes ennemies, celui de Pablo et sa femme Pilar, et celui de Sordo. Mais bien vite il réalise que faire sauter le pont provoquera une réaction des troupes fascistes contre les partisans qu'il apprend à connaître. Il tombe notamment amoureux de Maria, jeune femme violée par les franquistes et libérée par les partisans. Ce personnage est inspiré de Martha Gellhorn, correspondante de presse et troisième femme d'Hemingway, avec qui il vécu au début de la guerre d'Espagne.
Alors que l'heure de l'offensive approche, Robert Jordan découvre que les troupes fascistes se déploient, mettant en danger l'offensive prévue. Il essaie de prévenir l'état major.

Puissant roman de guerre, d'aventure et d'amour, L'adieu aux armes est aussi un roman sur l'Espagne que l'auteur Ernest Hemingway connaissait bien pour y être allé et avoir écrit à ce sujet à plusieurs reprises dans les années vingt. Il a également été correspondant de guerre pendant le conflit.

Un long suspens jusqu'à la dernière page


Quand il publie Pour qui sonne le glas, son style a beaucoup évolué par rapport à son précédent roman de guerre, L'adieu aux armes publié onze ans plus tôt. Il est plus ample, plus profond. Les personnages sont plus fouillés et plus riches. L'auteur, venu plusieurs fois en Espagne dans les années 20 et 30, déploie sa connaissance du peuple et de la nation espagnole tout autant que son style et son sens de la narration.

Des scènes de combat et de sabotage sont d'un très grand réalisme


Hemingway met en scène la cruauté des parties une fois le conflit déclenché, comme cette scène de l'exécution de sympathisants et militants fascistes par Pablo, ou encore les soldats fascistes qui coupent les têtes des partisans dans la montagne.

La structure du roman maintient un long suspens, tant quant à la destruction effective ou pas du pont, le succès ou pas de l'émissaire chargé de contacter le général responsable de l'offensive, jusqu'à la dernière page et la scène finale qui est un bijou du genre. Les scènes de combat et de sabotage sont d'un grand réalisme. Les digressions et les dialogues permettent d'aller très avant dans l'intimité de l'âme espagnole. Ce roman est dédié à Martha Gellhorn, troisième épouse d'Ernest Hemigway, correspondante de guerre avait qui il vécu au début de la guerre d'Espagne.

On redonne ici pour le plaisir, la citation mise en exergue et qui donne son titre au roman.
la voici telle qu'elle apparaît dans l'édition Folio. Elle est de John Donne:

"Nul homme n'est une Isle complète en soy-mesme; tout Homme est un morceau de Continent, une part du tout; si une parcelle de terrain est emportée par la Mer l'Europe en est lésée, tout de même que s'il s'agissait d'un Promontoire, tout de même que s'il s'agissait du manoir de tes amis ou du tien propre; la mort de tout homme me diminue, parce que je suis solidaire du Genre humain. Ainsi donc, n'envoie jamais demander: pour qui sonne le glas; il sonne pour toi."
John Donne


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